Exposition « Chimères »
Entre les portraits traversant le miroir de l’une, les gargouilles gothiques et les machines rétro-futuristes des deux autres, c’est bien un peuple de chimères qu’accueille cette exposition, mêlant photographies baroques, peintures fantastiques et engins semi organiques. Vision onirique garantie !
L’exposition d’AIDA Galerie
Geneviève Boutry (photographie)
Elle expose ses photos depuis les années 1990, explorant d’abord le noir et blanc, puis la flamboyance de la couleur. Avec d’abord beaucoup de portraits (« Roux et rousses », « Mère et enfant », « Ophélies », « Les Etrangères au paradis »), puis une ouverture à l’abstraction et de plus en plus de motifs pris dans la nature et dans la forêt. Ses photos se caractérisent par leur onirisme empreint de références picturales (baroque italien, caravagisme, préraphaélites…) autant par le choix des couleurs, que par la dimension dramaturgique et narrative ou par l’architecture des compositions.
Pour cette exposition, elle a apporté un ensemble de portraits marquant une évolution singulière dans son parcours. Elle y tente une « traversée du miroir », à la recherche d’un au-delà du réel, avec des vues obtenues par l’effet de miroirs déformants. Les couleurs et le clair obscur baroques y sont toujours de mise, de même que les compositions et la dimension dramatique et narrative, également évocatrices de l’esthétique picturale du baroque italien. Mais ici, une manipulation optique trouble la perception de l’image : la vision qui en résulte est à la fois précise et incertaine, bien présente et en même temps pour partie bizarrement insaisissable, familière autant qu’étrangement étrangère…
Jean-Luc Breasch (peinture)
Peintre et directeur artistique, diplômé des Arts Décoratifs, il est revenu à Strasbourg en voisin de la cathédrale après une carrière à Paris dans la publicité. Il imagine les chimères et gargouilles, créées par les véritables génies du christianisme que furent les sculpteurs des cathédrales, affrontant les vrais animaux vivants venus cohabiter paisiblement dans cet asile magique entre ciel et terre qu’est Notre Dame. Les gargouilles forment un peuple ambivalent : tantôt gardiennes de l’édifice, elles repoussent le mal et conjurent le mauvais sort. Tantôt démoniaques, elles ne cachent pas leurs velléités de destruction. Le règne animal comme le monde chrétien sont aujourd’hui menacés par des ennemis nombreux : il est donc bien naturel de voir les animaux, créatures de la terre et du ciel, prendre pour refuge ce lieu sacré, sanctuaire d’une survie commune… Ce dialogue de la pierre et du vivant commente à sa façon la nostalgie de la foi et la beauté de la création, où l’esprit transcende la matière inerte.
Les tableaux de cette exposition, réalisés en technique mixte, acrylique et sablages, scrutent dans les hauteurs de la cathédrale les traces fantastiques des chimères, gargouilles et animaux qui s’y cachent. Cette forme d’expression pourrait s’associer à un courant d’art alimenté par la figuration narrative des arts du Rhin, entre réalisme narratif et onirisme.
Christian Miquel (sculpture)
A l’aide de matériaux récupérés, il réalise des assemblages évoquant un étrange croisement entre rétrofuturisme et animisme amérindien. En assemblant capsules de bouteilles, vieux clous rouillés, ossements animaux, morceaux de bois aux formes déconcertantes et pièces mécaniques d’un autre âge, son ambition vise à « provoquer un instant magique portant le regard vers de nouveaux horizons ». C’est en faisant son marché auprès des déchetteries et des brocantes qu’il réunit sa matière première. C’est d’elle, et selon une inspiration mêlant librement associations d’idées et d’objets, que dépendent la nature et la forme de chaque nouvelle pièce. Et c’est ainsi que naissent ces réalisation à la fois ingénieuses et oniriques, évoquant un croisement improbable entre Jules Verne, Philippe Druillet et les arts premiers : des machines étranges, des architectures et des aéronefs venus d’ailleurs, tous marqués par une étrange singularité qui n’appartient qu’à leur auteur.
Sans en avoir l’air, ses réalisations interrogent aussi parfois notre monde : s’invitent ainsi sur la scène de son théâtre fantastique le fanatisme religieux, avec une pièce intitulée « Grand inquisiteur », ou encore les OGM avec la pièce intitulée « Une petite note d’optimisme », dont on se demande de quelle manipulation peu recommandable elle peut bien être le fruit...
AIDA Galerie
Elle est la galerie d’art de l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA). Sa vocation principale est la diffusion artistique des travaux réalisés par ses membres. Plus ponctuellement, elle organise de grandes expositions collectives « hors les murs » dans les villes alsaciennes, participe à des échanges avec d’autres associations d’artistes hors d’Alsace (par exemple en Pays de Bade ou en Lorraine) ou accueille les expositions d’artistes invités.
AIDA Galerie organise dans ses murs chaque année plus d’une vingtaine d’expositions.
L’AIDA
L’AIDA (Association des Artistes Indépendants d’Alsace) est la plus ancienne association d’artistes d’Alsace en exercice. Ses origines remontent aux années 1900. Elle compte aujourd’hui une centaine de membres, tous artistes des arts visuels, vivant et travaillant en Alsace ou en lien avec cette région. Les ateliers des artistes de l’association sont répartis dans toute l’Alsace, si bien qu’on peut dire que l’AIDA est un animateur de la vie culturelle régionale.
Tous les courants ont droit de cité. La grande diversité des modes d’expression constitue d’ailleurs l’une des positions revendiquées de l’association. Elle peut amener les écritures les plus contemporaines et les démarches les plus inclassables à se confronter avec des formes d’expressions plus traditionnelles. Seule exigence de sélection des membres : la qualité artistique des travaux et le professionnalisme des artistes.
aida.galerie.strasbourg@gmail.com
Lieu : galerie Aida
Adresse : Rue Grand Rue
Ville : Strasbourg
Quartier : Centre ville
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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