Du samedi 16 au dimanche 17 septembre 2017
- Terminé de 10h à 20h
J.E.P : Rue des déportés
Entrée libre
Dans le cadre du festival : Journées Européennes du Patrimoine
Une série de photos réalisée par Annick Monnier, avec Angélique Bègue, artiste plasticienne, à l’origine du projet.
Un après-midi d’août 2013, alors que je passais rue des déportés à Metz-Queuleu, je fus interpellée par la plaque de cette rue et j’ai pensé, qu’en tant qu’artiste plasticienne, je devais trouver une idée pour faire « vivre » cette plaque.
L’actualité nous rappelle chaque jour que la liberté de nombreuses personnes sur terre est menacée, voire annihilée. Les terribles enseignements de la Seconde Guerre mondiale sont malheureusement bien souvent oubliés.
Pendant un an, une fois par semaine, je me suis fait photographier par mon amie photographe, Annick Monnier, près de cette plaque, dans la même attitude et la même tenue.
La robe n’était pas adaptée à l’hiver. Ce vêtement minimaliste exprimait la façon dont la déportation ne respectait pas les besoins, les nécessités de l’individu, mais les foulait aux pieds pour mieux nier, écraser, déshumaniser les femmes et les hommes victimes du plus terrible régime totalitaire que l’humanité ait jamais connue.
Ces photos ont été prises 70 ans après cette funeste période d’incarcération avant la déportation. La succession des saisons met en relief la durée de l’internement et des tortures, au fort de Queuleu, antichambre, comme tant d’autres lieux, des camps de la mort.
La repousse de mes cheveux, complètement rasés le premier jour, symbolise l’espoir et la vie qui reprennent pour les survivants de l’extermination dans les centres de mise à mort et dans les camps de concentration nazis.
Je souhaite, avec cette exposition, faire « vivre » cette simple plaque de rue, placée devant le fort de Metz-Queuleu où se trouvait non seulement un Sonderlager SS mais également un camp annexe de Natzweiler, dans ce quartier aujourd’hui si paisible et bucolique.
Je souhaite participer au devoir de mémoire, concernant la déportation durant la Seconde Guerre mondiale des résistants, des opposants politiques, des Juifs, des Tsiganes, des homosexuels, et tant d’autres.Je souhaite que cette œuvre participe également à la prévention des crimes contre l’humanité qui continuent à se perpétrer dans le monde depuis 1945 : génocides cambodgien, rwandais, chrétiens d’Orient et tant d’autres massacres sur lesquels la communauté internationale ferme bien trop souvent les yeux par intérêt, par peur et par lâcheté.
Enfin, je souhaite rendre hommage à toutes les victimes humiliées et sacrifiées ainsi qu’aux derniers survivants dont certains nous font l’immense honneur d’être parmi nous ce soir. Je les salue respectueusement. »
Angélique Bègue, Struthof, le 20 juin 2015
Gratuit, visible pendant les visites guidées
Fort de Metz-Queuleu
Crédits : Association du fort de Metz-Queuleu
Le Fort de Queuleu appartient à la première ceinture fortifiée de Metz. Les travaux de construction, commencés par les Français pendant le Second Empire entre 1867 et 1868, ont été en grande partie repris par les Allemands pendant l’Annexion. Entre octobre 1943 et août 1944, un camp spécial géré par la Gestapo est installé dans la Caserne II Casemate A. Le camp voit l’internement de résistants, saboteurs, passeurs, réfractaires et otages. Les conditions d’internement sont terribles : les prisonniers sont interrogés sous la torture et sont parqués les yeux bandés avec les pieds et mains liés. Trente-six personnes y succomberont et quatre personnes réussirent à s’évader. Entre 1500 à 1800 prisonniers y seront internés avant d’être envoyés en camps de concentration, en prison ou condamnés à mort. A la Libération, un Centre de Séjour Surveillé y est établi entre décembre 1944 et mars 1946.
www.fort-queuleu.com
Crédits: Association du fort de Metz-Queuleu
Lieu : Fort de Queuleu
Adresse :
Ville : Metz
Quartier : Quartier Plantières Queuleu
Département : Moselle
Région : Grand Est
Pays : France
Annoncé anonymement
le mercredi 22 juillet 2020
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