« Oscillations »
Du 24/04/2008 au 21/05/2008
Julia Elchinger et Valérie Meyer sont étudiantes en doctorat d’arts visuels à l’UMB de Strasbourg. Leur pratique artistique se distingue par le .médium. Ce choix enrichissant permet dans le regard du spectateur de cheminer entre la photo et la vidéo et d’en découvrir ses variations. Le résultat comme confrontation formelle affirme d’autant plus le thème fédérateur de cette exposition dans la recherche d’une oscillation perceptuelle d’un réel. Mais si chez Valérie la perception cible la mémoire, vision(s) mentale(s), elle relève et révèle le vague chez Julia. Si le lieu, détonateur commun, est essentiellement intérieur, à travers des mises en scènes dans des structures d’habitation (couloir, pièce, …) chez l’une, il est extérieur, à travers la nature végétale chez l’autre.
Julia Elchinger exprime une perception dynamique du réel, dont l’origine est l’expérience physique du passage en soi et de soi. Saisir le passage en revient à saisir l’insaisissable, car inaccessible au sens visuel. Donc elle tente de nous montrer ce que nous ne pouvons voir directement avec nos yeux, dépourvus de vitesse d’obturation. Ses photos traduisent des rapports mouvants avec le paysage traversé à différentes vitesses. La vitesse qui la transporte (marche, vélo, voiture) peut s’ajouter à celle de l’appareil photo, à moins que la rapidité humaine ne soit contredite par un ralentissement technique.
La fugacité prend des formes floues, fluides, non finies, incertaines. Cet aspect ambigu du vivant l’interpelle : elle semble brouiller les choses en même temps qu’elle les fait apparaître. Julia envisage le flou comme un révélateur de la réalité.
Valérie Meyer a une pratique audiovisuelle depuis une dizaine d’année s’évaluant entre art vidéo et cinéma expérimental. Son travail questionne le médium dans le déroulement d’une pensée artistique à travers un regard en mouvement.
Ainsi se juxtaposent de courtes productions. Son évolution interroge la totalité du champ de la représentation et les constituants filmiques. Ainsi, l’élaboration s’étend de l’esquisse, aux choix du lieu, à la mise en scène jusqu’à sa finalisation par le montage.
Les propositions abordent ainsi une graduation dans l’intention par l’aspect de l’image et l’apport de l’audible. La logique fonctionne sous différents angles entre la question du lieu et de celui de la mémoire dans l’alternative d’un aller retour à échelle différente :
« Les circuits plus ou moins larges et toujours relatifs, entre le présent et le passé renvoient, d’une part, à des circuits eux-mêmes virtuels de plus en plus profonds, qui mobilisent chaque fois tout le passé, mais dans lesquels les circuits relatifs baignent ou plongent pour se dessiner actuellement et ramener leur récolte provisoire ».
Ces propositions sont ainsi recensées à la fois comme impulsions artistiques et élans réflexifs dans l’échange et les possibles de l’œuvre exposée.
DELEUZE Gilles, Cinéma 2 – L’image-temps, Ed. Minuit, 1994, p 138
Horaires >
Du lundi au dimanche de 8h30 à 18H30
Vendredi jusqu’à 21H00 ou sur rendez-vous pour rencontrer les artistes
Lieu >
Résidence Arconati-Visconti
38, boulevard d'Anvers
Strasbourg
Lieu : Résidence Arconati-Visconti
Ville : Strasbourg
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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