Silences ajourés de Michel Giesi

Ciarus, Strasbourg

Entrée libre

Des vies d’hommes, de femmes et d’enfants se sont écoulées en ces lieux qu’ils ont habités. Longtemps. Ils sont partis maintenant emportant leurs secrets mais laissant leurs traces et leurs empreintes que seuls le temps et la lumière encore visitent. Les fenêtres se font alors claires et les silences ajourés diserts et poétiques. Les matières et les couleurs, toujours les mêmes mais jamais pareilles, s’amusent entre ombres et clartés au gré des heures, des journées et des saisons. Alors que soumises au temps qui va, elles pourraient crier « Au voleur, à l’assassin !» elles racontent en un discours éloquent parfois teinté de nostalgie mais souvent enchanté, les histoires anciennes à portée de mémoire tout en se moquant de l’impermanence qui finira par les engloutir.

Photographier est une manière de voir le monde, de l’observer et d’y participer. De le penser aussi. C’est encore l’expression d’une volonté d’enrichir son intime solitude en la tenant ouverte. Alors donner à voir ses images devient une proposition de partage. Une invitation. Un pont jeté entre nos rives qui ne demandent qu’à être reliées.
Ma démarche découle d’un questionnement : la photographie n’étant jamais le simple recueil du réel, ce qui nous semble palpable l’est-il vraiment - Ne serait-ce pas en fin de tout compte une simple question de disposition d’esprit ?