« Héritages silencieux » / L’Afrique en Alsace

Galerie Art'Course , Strasbourg

Entrée libre

L’exposition « Héritages silencieux » a été organisée par les 12 étudiants de la promotion 2013-2014 du Master II « Muséologie : Patrimoines immatériels et collections » de l’institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg.

L’organisation d’une exposition mettant en valeur la collection ethnographique de l’Université entre dans le programme pédagogique de cette formation, permettant ainsi aux étudiants d’acquérir une première expérience.

Le thème de l’exposition, « l’Afrique en Alsace », a été proposé aux étudiants par le directeur du Master, Mr Roger Somé. Depuis la rentrée, les étudiants se sont réunis une fois par semaine avec leurs enseignants Mr Somé et Mme Wandhammer qui les ont épaulé et conseillé dans la réalisation de ce projet. Une fois le titre défini et les jalons de l’exposition posés, le travail de recherche auprès des collectionneurs privés a pu commencer.

Le propos de l’exposition et ses visées

« Héritages silencieux » évoque l’idée d’une transmission oubliée. L’héritage africain enAlsace reste en effet caché dans de nombreuses collections privées. Pourtant, les interférences entre ces deux environnements culturels sont attestées depuis de longue date. L’Histoire a d’ailleurs pérennisé le nom d’alsaciens s’étant illustrés sur le continent africain, tels que le colonial Louis Gustave Binger ou encore le missionnaire Albert Schweitzer pour ne désigner que ces deux noms.
Les guerres et la colonisation ont agi en tant que catalyseurs des relations entre ces deux aires culturelles.

Aujourd’hui, l’héritage de cette histoire commune reste méconnu du grand public.
Nous avons entendu parler de ce passé, mais qu’en reste-t-il aujourd’hui - Que conserve l’Alsace de son passage en Afrique, de cette interférence entre les traditions et les cultures -
La région en a conservé de grands noms, des faits historiques, mais également des collections plus ou moins conséquentes réparties sporadiquement. Les Alsaciens en ont-ils réellement connaissance et conscience -

Organisée par les étudiants du Master II Muséologie, l’exposition « Héritages silencieux » se propose justement de mettre en lumière le nombre et la richesse de ces collections en les sortant de leur cadre privé, en les portant hors de leur silence afin d’entendre leur histoire par le discours qui y sera déployé.

Support artistique, philosophique, mémoriel, l’objet africain arraché de son contexte se dépouille de sa fonction originelle, celle d’un objet avant tout culturel voire cultuel. Sous le regard des détenteurs et des collectionneurs d’objets africains, sa valeur se transforme,soumise au regard occidental, à l’altérité.
Selon l’époque et les interlocuteurs, leur histoire n’est pas la même.

Le cheminement du visiteur dans l’exposition

Il mène tout d’abord le visiteur à découvrir les origines coloniales de cette relation entre l’Afrique et l’Alsace ainsi que l’imaginaire occidental qui s’est développé autour de cet Ailleurs et de ses peuples.

Le cheminement se poursuit par un cabinet de curiosités sur le thème de la vanité. Œuvrescontemporaines alsaciennes et objets africains dialoguent et sont mis en résonnance les uns avec les autres.
Dans la thématique des missions chrétiennes, la réminiscence de ce lien entre Afrique et Alsace est ici attestée par une acculturation entre les deux environnements culturels et cultuels se traduisant artistiquement.

La collection ethnographique de l’Université de Strasbourg, qui est donnée à voir durant l’exposition, émane des expéditions de Lebaudy et Griaule sur le continent africain.
Elle apporte également un témoignage de ces interférences, de cette soif de connaissance à l’origine de ces grandes collectes d’objets africains, oscillant alors entre leur intérêt artistique et leur portée ethnographique.
Cet intérêt ethnographique pour l’objet africain, nous le retrouvons chez certains collectionneurs qui fournissent un réel travail de recherche sur l’objet, ouvrant ainsi leur regard au monde à travers les artefacts de diverses ethnies.

Il s’est développé un commerce qui a toujours cours aujourd’hui et qui alimente les collections. L’objet ethnographique acquiert alors une valeur que lui attribuent ses acheteurs et revendeurs. Objet rare, ancien ou esthétique, il satisfait les attentes des collectionneurs et perd sa fonction originelle.

Cette soif de connaissance outrepasse parfois la dimension esthétique donnée à ces objets. Le collectionneur découvre alors au fil des recherches que les croyances d’autrui ne sont finalement pas si différentes de celles que connaît le spectateur européen. Il s’en dégage un langage universel.

Passant de mains en mains, l’objet africain expatrié en Europe devient support philosophique, incarnant l’Altérite, emportant avec lui le souvenir de relations nouées sur le continent entre deux personnes d’environnements cultuels distincts.

Certains objets deviennent support de création artistique et sont transformés par des collectionneurs-artistes. L’art contemporain et l’objet africain sont parfois mis en résonnance, un dialogue silencieux entre deux œuvres, deux terres.

Au cours du vernissage, l’artiste Désiré Amani fera une performance qui sera filmée par UTV (la télévision universitaire) et qui sera visible tout au long de l’exposition.

Catalogue d’exposition

Un catalogue d’exposition auquel ont participé tous les étudiants de la promotion du Master II Muséologie sera édité.
La préface a été rédigée par Mr Somé, directeur du Master.

Les articles de la première partie du catalogue d’exposition retracent la genèse des liens entre l’Afrique et l’Alsace, créés durant les guerres puis la colonisation et jalonnés par des figures telles que Louis Gustave Binger et Albert Schweitzer, ainsi que des événements marquants comme l’exposition coloniale de 1924. Se tenant au Wacken à Strasbourg, cette dernière contribua à alimenter l’imaginaire alsacien envers ces peuples africains.

La deuxième partie du catalogue relate le discours que nous donne à saisir l’objet africain : des réflexions sur la plasticité et la variabilité des termes, des réflexions autour des lacunes historiques de l’objet africain et une réflexion sur l’interculturalité d’un objet devenant témoignage plastique des contacts entre deux terres.

Les collectionneurs ont également eu l’occasion de laisser un témoignage sur les relations entre l’Afrique et l’Alsace. Leurs articles sont en dernière partie du catalogue tout comme l’article de Désiré Amani, artiste d’origine africaine qui a couché sur papier sa réflexion sur la thématique.

Manifestations et médiation autour de l’exposition

Des visites guidées de l’exposition

Tout au long de la durée de l’exposition, les étudiants proposeront chaque semaine des visites guidées :

- Pour les étudiants : tous les mardis à 18h (le mardi 6 mai étant exclu)

- Tout public : tous les dimanches à 15h

Soirée cinématographique

Le mardi 12 mai à 18h aura lieu une soirée cinématographique au Cinéma Star (rue du jeu des enfants à Strasbourg) et trois films seront projetés, en lien avec la thématique de l’exposition,

c’est-à-dire le détournement de l’objet africain :

- Vivre avec les dieux. 2. Les dieux-objets (51 min) réalisé en 1989 par Catherine De Clippel, Marc Augé, Jean-Pierre Dozon et Jean-Paul Colleyn.

- Les statues meurent aussi (35 min) réalisé en par Chris Marker et Alain Resnais.

La séance sera suivie d’un débat animé par Daniel Payot et Roger Somé.

Entrée : 5,50€.

Plus d'infos sur l'évènement
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Pour toute question ou remarque vous pouvez écrire à l’adresse mail commune des étudiants

organisateurs : heritagessilencieux@gmail.com

Pour vous tenir au courant de l’actualité de l’exposition, retrouvez-nous sur la page Facebook:

www.facebook.com/pages/Galerie-ArtCourse/

49A rue de la Course, Strasbourg

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Horaires d’ouverture :

Du lundi au vendredi de 15h à 19h (fermeture exceptionnelle à 17h le mardi 6 mai)

Samedi et dimanche de 14h à 19h.

assocducorbeau@gmail.com Tél 03 69 74 73 73

Mercredi au vendredi de 15h à 19h Samedi de 14h à 19h

assocducorbeau@gmail.com

03.69.74.73.73